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jeudi 20 septembre 2012

Global Central Bank : ECB


La BCE : quelle est cette recette miracle ?



En Europe, on s'active aussi
Même si les deux événements ne sont pas entièrement liés, la décision de la Fed intervient une semaine après le coup de bazooka de la BCE (Banque centrale européenne) au sein de la zone euro. Avec son nouveau programme de rachat de dette des Etats de la zone euro, l'équipe de Mario Draghi s'est d'ores et déjà félicitée des "effets positifs", avec un retour à la confiance des investisseurs. Le MES (Mécanisme européen de stabilité), devrait par ailleurs entrer en vigueur fin octobre, une fois que les deux premières tranches de son capital auront été versées.
Dans le même, la BCE et le FMI ont démenti l'existence de négociations avec l'Espagne sur un plan d'aide d'un montant de 300 milliards d'euros, tel que rapporté par un journal néerlandais.  condition indispensable à mise en place d'un plan d'aide.
La Grèce pourrait quant à elle se voir offrir un délai supplémentaire pour mettre en place ses réformes. Plusieurs ministres des Finances de la zone euro réunis vendredi à Chypre ont donné des raisons d'espérer à Athènes, qui a lancé cet été une offensive de charme pour obtenir un peu de souplesse dans les échéances d'assainissement de ses finances. Ce geste ne devrait toutefois pas être accompagné d'argent supplémentaire.

Les messages distillés par Mario Draghi durant tout l'été auront fini par se concrétiser. On craignait que ses grandes déclarations ne soient pas suivies d'effets. Cela n'a pas été le cas. Le président de la Banque centrale européenne a annoncé ce jeudi 6 septembre qu'il allait reprendre "le programme de rachat de dette publique", afin de soulager les États asphyxiés par des marchés en manque de confiance. Et, à la différence des précédents, la BCE renoncera cette fois à son statut de "créancier privilégié". Vous n'y comprenez pas grand-chose? Il faut avouer qu'il y a de quoi...




Deux signes montrent en tout cas que le programme est d'ampleur. Le premier, c'est la réaction des marchés qui applaudissent des deux mains alors qu'ils s'attendaient à une action de ce type. A 16h30, le CAC40 gagnait 3,06%, le Dow Jones 1,81%, Madrid bondissait de 4,91% et les valeurs bancaires s'envolaient de plus de 5% (5.47% pour BNP Paribas, 8.44% pour Crédit Agricole...). Le second ? C'est que l'Allemagne a voté contre cette décision de la BCE. Et ça, c'est plutôt bon signe...
Quel est le fonctionnement de ce mécanisme ? À quoi sert-il vraiment ? Pourquoi son utilisation marque un tournant ? 
Mais c'est quoi une obligation d'Etat ?

Avant tout, il faut comprendre en quoi consiste "la dette publique d'un Etat". Pour investir lorsqu'ils n'ont pas suffisamment d'argent récoltés par les impôts, les pays empruntent auprès de sociétés financières (banques, fonds de pension, assureurs, etc.). Ces dernières revendent ensuite au plus offrant ces sortes de reconnaissance de dette, appelées "obligations".
Ces obligations, ou titres obligataires, sont remboursés par les Etats à échéances précises (mois, années...) sur une période définie, allant de un à dix ans. D'ordinaire, l'État ayant la réputation d'être le "meilleur payeur", le client contractant une obligation d'État est assuré d'être remboursé dans les temps. Et plus il est rassuré de la bonne marche de la transaction, plus les intérêts sont faibles. En effet, c'est comme au poker: plus le risque de pertes est faible, plus les intérêts sont réduits. Sur les marchés c'est pareil.
Mais lorsqu'un pays est proche de la faillite, ou tout du moins quand les investisseurs craignent qu'il ne puisse plus honorer ses remboursements, les taux montent. L'Etat doit alors emprunter très cher pour financer son train de vie (retraites, sécurité sociale, éducation...), au risque d'être asphyxié.
C'est ce qui c'est passé pour la Grèce et ce qui menaçait très fortement l'Espagne et l'Italie. Pour éviter la faillite des deux derniers, sans leur imposer un plan d'austérité intenable à celui d'Athènes, la BCE a choisi d'intervenir.

Quelle tête a un "programme de rachat" de la BCE ?

Elle va prendre la place des investisseurs craintifs. Sans pour autant faire des prêts gratuits, les taux seront alors fixés à un niveau acceptable, éliminant alors la spéculation des marchés. Le président de la BCE a déclaré que son institution achètera des obligations d'État allant de un à trois ans, "sans fixer de limite quantitative". "Trois ans, c'est la maturité la plus efficace pour atteindre les objectifs", a-t-il dit. Pourquoi ne pas prêter directement aux Etats et passer par un obscur "marché secondaire"? Tout simplement parce que la BCE n'en a pas le droit! Ses statuts lui interdisent d'injecter de l'argent dans les pays.
Selon les maigres détails fournis par Mario Draghi, ces achats se feront "sous strictes conditions de demande d'aide aux fonds de secours européens par les pays qui souhaiteront en bénéficier". Autrement dit, d'accord pour dépanner, mais il faut demander poliment. Quelles strictes conditions? Mystère pour l'instant, mais la BCE a indiqué mettre en place un système plus transparent que son programme précédent, lancé dans l'urgence en mai 2010 à l'époque de la première crise de la dette grecque.




Et la différence par rapport aux précédents programmes?

La BCE avait déjà par le passé, eu recours de manière exceptionnelle à un programme de rachat. Les marchés avaient été rassurés quelques temps avant de replonger dans la sinistrose. Pourquoi en serait-il différemment cette fois-ci? Rien n'est acquis, bien sûr. Mais il y a un petit mot prononcé par Mario Draghi qui pourrait bien faire toute la différence: "créancier privilégié".
Il s'agit tout simplement d'un statut particulier que s'octroyait jusqu'à présent la BCE: en cas de faillite du pays, ou de renégociation de la dette (comme cela a été le cas avec la Grèce), la BCE était remboursée en premier. Avant tout les établissements privés. Inutile de préciser que cela douchait pas mal les ardeurs des banques pour prêter au pays... Un peu comme lorsqu'une entreprise fait faillite: les impôts se servent d'abord sur la trésorerie restante et il ne reste bien souvent aux fournisseurs que les yeux pour pleurer.
Cette fois, Mario Draghi a annoncé qu'il renonçait à ce statut. Privé et public seront sur un même pied d'égalité en cas de difficulté du pays. Les prêteurs privés ont donc plus de chances de rentrer un peu dans leurs frais. Et sont donc plus enclins à prêter...
Reste à savoir si l'instrument sera efficace sur le moyen terme.

Y-a-t-il des risques ?

C'est l'inflation, c'est à dire le phénomène macroéconomique qui fait perdre à une monnaie sa valeur. Plus il y a d'argent en circulation, moins elle vaut cher... La mission principale de la BCE est justement de maîtriser le niveau d'inflation dans la zone euro, en veillant à maintenir la stabilité des prix.
Car la BCE ne possède pas de coffres remplis d'argent liquide, c'est bien le problème du mécanisme qu'elle met en place. Pour racheter de la dette des pays en difficultés, elle va devoir créer de la monnaie supplémentaire. "Faire marcher la planche à billets" reste l'expression consacrée dans le jargon économique
L'Allemagne s'est vigoureusement opposée à ce programme pour cette raison. Pour le président de la Bundesbank, la banque centrale allemande, ce type de politique "peut rendre accro, comme une drogue".


George Soros à l'Allemagne: 
"Prenez en main la zone euro ou quittez-la"

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