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lundi 31 décembre 2012

Monnaie et Valeur

Monnaie et Valeur

Une suite à nos précédents commentaires "Think ! it's not illegal yet" et "Dévaluation interne"

La crise n’est pas crise du capitalisme, elle est crise de la pratique des Banques Centrales, crise de la financiarisation, laquelle a produit un boulet dont il faut se débarrasser par l’euthanasie des dettes. Voilà pourquoi nous sommes pour le moratoire, les restructurations de dettes et contre l’austérité.

La Génèse, Le Capital

Les cent premières pages du Capital sont décisives. Ce sont elles qui donnent les articulations pour comprendre toute la suite de la pensée de Marx.

Lénine écrit : « on ne peut complètement comprendre Le Capital et en particulier son premier chapitre sans avoir étudié et compris toute la logique de Hegel. Pas un marxiste n’a compris Marx, un demi-siècle après lui ».   Citation extraite de Cahiers sur la dialectique de Hegel p.251 Ed. Gallimard 1967.

Donc,  rien que ceci doit mettre la puce à l’oreille sur les interprétations que l’on peut faire des travaux de Marx.

Lénine ajoute que le chapitre premier du Capital qui retrace La Genèse de la Forme Monnaie est fondamental. Pour lui, c’est le germe et la clé de la dialectique marxiste que Marx n’a pas eu le temps d’écrire.

Lénine précise qu’il existe une solidarité entre la genèse de la forme monnaie de Marx et l’exposition génétique du concept chez Hegel.

Ceci pour indiquer que nous sommes au cœur du problème de l’interprétation de Marx et surtout à quel point cela est complexe. On ne peut comprendre Marx que si on a assimilé Hegel et si on saisit bien le point où Marx part de Hegel pour le dépasser.

Par ailleurs, la monnaie est au centre de la réflexion de Marx, c’est par elle qu’il commence. Donc on ne peut faire l’économie de bien comprendre. Sinon on fait comme tous ceux qui parlent de Marx sans l’avoir étudié, on le rejette sans percevoir ses apports.


Dans le chapitre premier du Capital, Marx fait l’analyse de la marchandise, développe les formes de la valeur, et en dernier lieu, nous soulignons, au terme de ce cheminement, il lève le secret de la monnaie, de son caractère fétiche, de mutation en capital. A  partir de là, il débouche sur sa théorie de la Plus Value qui lui sert de base pour sa théorie de l’exploitation des travailleurs.

Voici le cheminement de Marx.

La marchandise est la forme élémentaire de la richesse capitaliste.

Une réalité à double face.

C’est par la mise en équivalence des marchandises lors de l’échange que des produits distincts, différents, matériellement, se révèlent avoir quelque chose de commun, une essence identique, une quantité égale,  qui les rend commensurables entre eux.

Marx ajoute ce quelque chose de commun entre eux c’est  « la valeur ».

Seule l’existence de ce quelque chose de commun permet de les échanger et, inversement, ce n’est que dans l’échange que se montre cette essence identique.

Dès lors, entre la marchandise comme valeur d’échange et la marchandise comme produit matériel,  se produit un dédoublement, une scission. Et voilà le point central: la marchandise présente une forme nature qui lui donne une valeur d’usage et une forme valeur qui est un rapport social tout à fait distinct  de son existence matérielle.

Cette valeur, ce quelque chose de commun n’est pas une propriété naturelle des choses, il faut quelque chose qui rendent les marchandises réductibles entre elles, et Marx considère que ce ne peut qu’être que le Travail.

C’est par leur qualité commune de produits du travail humain que les marchandises sont, deviennent, comparables entre elles.

Elles s’équivalent en tant que cristaux de cette substance sociale commune. Le travail humain. La substance de la valeur est le travail, la mesure de la valeur est le travail, la durée du travail, etc.


L’évolution de la forme valeur

Quand on réalise un échange, on trace une équivalence, on dit ceci vaut cela. Dans l’échange,  deux choses différentes sont posées comme équivalentes, dit Marx.

Puis,  il explique comment on passe de l’échange simple entre deux marchandises à l’échange complexe qui met en jeu de multiples marchandises. Puis il montre comment une forme générale de la valeur se dégage des autres et devient l’équivalent unique dans lequel s’exprime la valeur de toutes les marchandises.

On passe donc de l’équivalence simple de deux marchandises, un système d’équivalences multiples, puis à un système où se dégage un équivalent commun à toutes les marchandises et c’est la naissance de la forme monnaie.

Cette forme monnaie est ainsi née, elle s’est dégagée de tous les processus d’échange parce qu’elle a quelque chose de commun avec toutes les autres marchandises, elle a une valeur, elle contient du travail cristallisé.

La monnaie Or 

C’est un processus historique que décrit Marx et, en même temps, un processus logique.
Et cette monnaie, c’est l’or. L’or s’est dégagé comme  forme générale de la valeur, la forme monétaire de la valeur, l’équivalent général des marchandises.

Mais ce n’est pas l’or en lui-même qui devient cet équivalent général, ce n’est pas l’or en tant que valeur d’usage non,  surtout pas, c’est l’or en tant que forme, équivalent général. Le caractère de l’or ne provient pas de sa valeur d’usage, ce qui montre bien l’imbécilité de ceux qui se réfèrent aux usages de  l’or pour étudier sa valeur, non, le caractère de l’or provient uniquement de sa valeur d’échange et du processus historique qui y a conduit. Marx insiste, son rôle vient  « plus précisément de sa forme valeur ».

La forme valeur est un rapport social qui passe pour un rapport des choses entre elles. Et c’est là où on voit que l’opposition avec les Autrichiens est plus complexe qu’il n’y parait.
Et c’est là où effectivement il faut approfondir l’épistémologie de Marx, qu’est-ce donc que ce rapport social dont il parle.

Où se trouve la trace, l’empreinte de la valeur, si elle n’est pas dans les choses elles mêmes? Dans la société, dans les structures inconscientes de la société, dans la tête des gens, dans la logique même qui fait de nous des êtres pensants?

Et là,  le travail ne fait que commencer, pour ceux, bien sûr, qui cherchent à comprendre l’apport scientifique de Marx et cherchent à le séparer de sa déformation idéologique.


Donc faire référence à Marx pour analyser la « Monnaie Actuelle»  n’a aucun sens car Marx ne parlait pas de cette monnaie-là. De cette monnaie contingente qui est ce qu’elle est mais pourrait être autre chose. Il ne parle pas des « plays », des pyramides de dettes et de promesses, des Ponzi qui sont érigées sur la monnaie, l’or.

Marx parlait de cette monnaie qui s’est dégagée au fil de l’histoire et de la logique dialectique comme forme valeur, forme suprême de la valeur, l’or.

L’analyse du marxisme, à la lueur du concept clef chez Marx d’équivalences, débouche sur une interprétation que nous qualifierons de Symboliste. Symboliste au sens  que nous utilisons régulièrement, c’est à dire comme prenant naissance dans l’âme humaine en tant que prise dans les symboles, comme trace qui, ensuite, s’articule entre un signifiant et un signifié.

La seule forme monnaie dans notre conception est donc l’or, laquelle forme est gravée dans l’âme humaine par l’histoire, de façon que l’on constate indélébile et universelle.
Cette forme est indestructible, ce n’est pas un malheureux inculte comme Bernanke qui y changera quelque chose, même s’il se prend pour un démiurge alors qu’il n’est qu’un illusionniste.

La crise, ce n’est rien d’autre que la manifestation de la Loi de la Valeur, le keynésianisme n’est rien d’autre que la tentative désespérée de repousser les limites imposées par la loi de la valeur à la reproduction du système à l’identique. La crise à notre sens est une crise aussi de la pensée c’est à dire de l’idéalisme économique américain.  Une crise de disjonction entre les théories et les faits qu’elles sont censées permettre de comprendre. Les théories économiques ne rendent plus compte du réel.

L’ironie de la situation présente est que Bernanke, pour continuer à sauver le système issu de la financiarisation, accepte de tromper les gens et… de se rallier à la théorie marxiste de la crise de surproduction.  Ce qui est,  il faut le reconnaître, pathétique.

Immuniser l'excédent monétaire

La thèse centrale Bernanke est que le risque est la déflation, ce qui signifie: le risque de baisse des prix, ce qui signifie un excès d’offre sur une insuffisance de demande. Bref, c’est la manière Diafoirus de suggérer que c’est une crise de surproduction, la fameuse prédiction de ceux qui n’ont pas assimilé le marxisme.

On voit bien que le traitement de Bernanke qui consiste à créer de la base money pour soutenir la valeur des dettes, empêcher qu’elles ne s’effondrent et que les taux ne  montent,  précipitant les souverains et les banques dans la faillite, on voit bien que ce remède  ne fait quasi rien sur la demande. Et pourtant il est administré à très haute dose. Pourquoi ? Parce qu’il s’adresse à un autre problème que l’on cache mais qui se donne à voir en Europe, à savoir que les assets papiers, les dettes govies sont non honorables, que les Etats sont insolvables.

Les assets papiers, bonds souverains, puis obligations en général, puis high yield, puis actifs à risque comme les actions s’effondreraient si on ne soutenait pas la  valeur, la pierre angulaire du système, les fonds d’Etat. Ceux sont eux,  les fondations du système, des repos,  de la création et du transfert de liquidités. Bref, du fractional banking actuel. Si les fonds d’Etat cessaient d’être soutenus par les Banques Centrales, alors les collatéraux s’effondreraient,  ce serait  le run sur le marché interbancaire,  puis le run sur les dépôts par les particuliers.

Ce qui fait problème donc, ce n’est pas l’excès d’offre du système productif et l’insuffisance de demande, cela est un phénomène annexe; ce qui fait problème, c’est l’excès de papier, d’assets papiers que l’on ne peut honorer et que donc on doit soutenir par la création de base money, par la monétisation  et que l’on doit stocker au bilan des Banques Centrales pour les neutraliser afin qu’ils ne fassent pas baisser les prix sur les marchés. Pas baisser les prix et monter les taux.

C’est cela le sens profond des interventions des banques centrales, des QE, des LTRO, des OMT, etc., soutenir la valeur des papiers en soutenant la pierre angulaire du système, les fonds d’Etat.

Donc ce que l’on a,  ce n’est une crise marxiste de surproduction provoquée par l’excès d’offre et l’insuffisance de demande, ce que l’on a, c’est un excès de papier, de capital fictif.  Cela est tout différent de l’excès de capacités productives. Le capital fictif, c’est la masse de papiers qui sont contrevaleurs, non pas d’usines, d’appareils de production, etc. mais qui sont contrevaleur de rien, de vent c’est à dire de promesse d’intérêt et de remboursement. La masse de capital constituée par l’accumulation des dettes depuis 30 ans est non-productive, fictive.


Soutenir sa valeur en créant encore plus de capital fictif, en faisant monter le prix des assets, ne fait que retarder l’échéance en la rendant plus douloureuse. Ces dettes accumulées constituent une masse qui a, en apparence, le statut de capital puisque prélevant un intérêt et exigeant de retrouver sa valeur, mais ce n’est pas un capital. Ce n’est pas une crise du capitalisme, c’est une crise de la ploutocratie.

La crise n’est pas crise du capitalisme, elle est crise de la pratique des Banques Centrales, crise de la financiarisation, laquelle a produit un boulet dont il faut se débarrasser par l’euthanasie des dettes. Voilà pourquoi nous sommes pour le moratoire, les restructurations de dettes et contre l’austérité.

(à suivre)

Sources :  l'analyse pertinente et didactique de Bruno Bertez 

http://leblogalupus.com/


dimanche 30 décembre 2012

Que reste-t-il du capitalisme ?


Ils sont en train de nous pousser au bord du précipice...


Le vrai capitalisme, la vraie finance, celle d’avant la financiarisation, ont des revers, ils ont des coûts, mais, au moins, ils sont légitimes car productifs de richesses, d’emplois, de promotions, d’espoir. Tant pis pour les envieux.
 RTS a consacré  le journal du matin - à poser des questions sur le capitalisme, voici celle de Emmanuel Todd (17.12.12)



et pour faire écho 

Ce soir ou jamais - Frédéric Lordon, Emmanuel Todd



Ce qui est en cause dans la crise, c’est la constitution d’une masse considérable d’assets papiers qui ont pour origine la croissance du crédit global, lequel a pour origine les excès du crédit américain, lequel a pour origine la disparition de la discipline monétaire permise par la décision de 1971.

Les déficits des uns ont fait les excédents et les réserves des autres et, ce faisant, le crédit a muté en capital. Capital non productif, fictif qui, au lieu de servir les économies, les empêchent maintenant d’avancer. Ce faux capital s’est dialectiquement retourné contre le système capitaliste.

Il a pris la forme capital sans en avoir le contenu. Mystification liée  aux facilités de la modernité.



Capital parasite

Ce qui constituait des dettes pour les uns, dialectiquement constituait un capital pour les autres, avec intérêt et remboursement et que ce faux-capital, non productif, tenait rang de capital et qu’il venait à son tour réclamer sa mise en valeur, son droit de prélever des richesses, aux côtés du vrai capital, le productif celui-là; qu’il lui faisait concurrence pour attirer à lui, le profit. Cette constitution d’une masse considérable de capital fictif est le processus même de la financiarisation, formation d’un capital parasite qui, peu à peu, a des effets terribles.

Le capital parasite est ce par quoi le système bancaire écrème la masse de profits, réduit le taux de profit qui devrait revenir aux investissements productifs, il pèse sur l’emploi, il oblige pour satisfaire ce que l’on doit appeler des usuriers, à fabriquer de l’austérité, à réduire le pouvoir d’achat réel, etc. etc.

Le capital financier, contrairement à l’idéologie dominante, n’est pas productif de profit, on ne produit aucune richesse en dormant, ce capital n’est auto-productif que par apparence dans la mesure où la finance exerce son droit de prélèvement sur la masse de profits qui tire son origine de la production.
En fait, rien n’a spontanément  statut de capital, ce statut n’est pas dans l’ordre des choses, il est social, lié à un système.





La vrai système capitaliste permet au capital productif de s’octroyer une part de la valeur ajoutée par les entreprises du secteur privé. C’est un système qui permet l’accumulation du capital, la concurrence, la productivité etc. C’est un système qui a de gros avantages en termes d’efficacité et de liberté, il permet de se passer d’une nomenklatura d’incapables qui jouent aux capitalistes avec l’argent des autres alors qu’ils n’en ont pas les compétences.

Bien sûr, ce système a un coût, un inconvénient, il permet au capitaliste d’accumuler de la richesse, d’avoir du pouvoir, bref, d’être dominant dans un ordre social donné. Le capitaliste tient le haut du pavé, mais c’est le revers de la médaille de sa fonction systémique. 



Un capitalisme responsable ?


Nous pouvons même envisager un capitalisme responsable (philantropique ?) fondé sur la richesse et la compétence à en produire qui serait apte à dépasser le simple appât du gain (l'accumulation irrationnelle de richesses) pour répondre aux inégalités qu'il génère dans ses excès souvent accompagnés d'une flagornerie politique et le recours à la force de l'Etat.

Le capital à l’ ancienne, à la papa, productif, peut avoir de l’allure, il est à l’origine du progrès des niveaux de vie, des phénomènes d’ascenseur social, il permet par le jeu du marché authentique l’expression des préférences, des choix, des libertés. En plus, si on respecte les règles, il est juste: le capitaliste incapable fait faillite, il est dégradé. Ceci est finalement la condition sine qua non de sa légitimité. Le risque, la sanction, sont indispensables à la légitimité du système capitaliste.

Le capitalisme financier, ploutocrate, fondé sur l’accumulation de faux capital non productif, produit par la transformation de déficits en créances et réserves, ce capitalisme est illégitime.

Il est parasitaire.

Il détourne de l’investissement productif socialement utile, car le profit financier est plus facile à prélever que le profit d’entreprise normale. Il faut mettre les mains dans le cambouis, se coltiner le réel, le personnel, les clients, les Ponctionnaires pour s’enrichir dans la production. On comprend d’ailleurs que la finance ait attiré les soi-disant talents, ils ont suivi la ligne de plus grande pente de la facilité. La ligne du jeu au lieu de celle de l’effort.




Attrape-niguauds


Bilan prévisionnel

Les marchés achètent 2013 !

Le risque d'implosion de l'euro n'est plus qu'un vieux souvenir...
L'Europe va bientôt sortir de la récession...
La BCE est en mode "injection massive de cash au moindre problème"...
Les marchés US et européens flambent ...                                                 
Les marchés nagent dans le cash. Merci Ben...
Le dollar dope la compétitivité US. Merci Ben...
Les boîtes sont blindées aux AS coté cash

Si la situation "réelle" semble compliquée, les marchés eux achètent l'avenir et en premier lieu 2013. Cette hausse reste en fait très technique.

Les gérants qui ont fait une belle performance sur le marché obligataire voient le potentiel de celui-ci se dégrader. Donc, mécaniquement, la recherche du rendement et donc du risque va bénéficier aux actions. C'est en tout cas le pari de nombreux professionnels qui misent sur le retour des liquidités d'investisseurs étrangers rassurés par le sauvetage de la Grèce et la solidité de l'euro.


Le risque est mort, vive le risque !

Fin de l'année, fin du monde et maintenant fin de la crise, tout le monde y va de sa "fin". Comme si les choses étaient aussi simples. Comme si, l'humanité pouvait parfois tourner une page et passer dans un autre paradigme... comme ça.

Tout va bien dans le meilleur des mondes... le risque est mort, vive le risque !

Eh bien non.

Les analystes s'enchaînent pour se féliciter de voir la Zone euro sauvée. On loue les actions de Mario Draghi et les décisions des dirigeants tous autant qu'ils sont. Et même si l'on admet une certaine lenteur, lourdeur dans les décisions, les choses avancent. Il faudra quand même un jour que les analystes comprennent que les indices boursiers ne reflètent pas la santé de l'économie.

Tout le monde vous dit que l'Europe va sortir de la récession cette année, que tout ira mieux. Je vous conseille de surveiller l'euro. La guerre des monnaies pourrait en décider autrement...

Sur le Forex, euro et livre sterling sont les grands gagnants de la fin d'année avec un dollar australien qui plafonne et qui illustre une réorientation des investisseurs vers le vieux continent.

Sans croissance, pas d'argent.

2013 n'y changera rien, l'économie aura besoin de croissance pour faire baisser le chômage. Tant que le monde sera monde. D'ailleurs le monde non plus n’a pas fini ce 21 décembre. 

Sans argent, le renflouement des budgets restera un casse-tête socialement douloureux et l'apurement des dettes un voeu pieux.

Et s'il faut aller chercher l'argent sur les marchés parce que nous sommes incapables de créer de la richesse par nous-mêmes, nous risquons de retomber sous le joug des spéculateurs et de leurs caprices...

EURUSD : la zone cruciale en approche

L'euphorie ambiante ne doit pas vous faire oublier de prendre du recul. J'ai déjà dans ces lignes fixé des zones claires pour EURUSD.

Nous arrivons proche de ma zone d'invalidation de la tendance baissière long terme.

Un passage confirmé par une clôture hebdomadaire au-dessus de 1,3405 sera pour moi le signal de la fin de la baisse. Avant, nous gardons un biais baissier et le potentiel est très important.

De plus, après tous les efforts fournis pour relancer la machine économique, je ne peux croire que la Zone euro laissera sa devise s'apprécier aussi rapidement et pénaliser les exportations.

Alors pour 2013, le pari sera la baisse de l'euro, mais cette fois-ci, non pas subie, mais voulue par tous les Etats-membres


La Fed et la BoJ jouent la dépréciation monétaire

Le grand bénéficiaire : les marchés actions, et les actifs à risque au sens large qui s'envolent La plus grande victime : l'euro qui s'apprécie méchamment contre yen et dollar.

L'inévitable réaction collatérale : la Chine et la plupart des pays asiatiques. Ces pays exportateurs ne laisseront pas s'apprécier leur monnaie contre yen et dollar, préférant à leur tour "entrer dans la danse du laxisme monétaire" ; voilà qui matraquera un peu plus l'euro au passage ...

Faites vos jeux, rien ne va plus !

Nous allons probablement assister dans les prochains mois à un billard à trois bandes ravageur... Sans compter que d'autres pourraient bien venir se joindre à la partie.
90 - 60 - 90... ça, c'était le tour de taille de la Fed avant 2008. Depuis, l'embonpoint sévit. Le bilan de la Fed est passé de 900 milliards en 2008 à 2 880 milliards aujourd'hui. A quand l'arrêt cardiaque par indigestion de dette américaine ?

Opération Mamouth écrase les taux...

En 2011 la Fed a acheté 77% de la dette US émise par le Trésor. Et aujourd'hui la Fed étend son Twist de 40 milliards de dollars à 85 milliards par mois. Ca nous fait tout de même du 1 000 milliards par an pour "manipuler les taux à sa convenance"...

1 000 000 000 000$... un simple transfert de fonds, vous explique-t-on.


La Fed vend ses obligations d'Etat court terme pour acheter des obligations long terme. Objectif : écraser les taux long pour éviter que l'économie américaine n'étouffe sous le poids de sa dette. Mamouth-Ben écrase les taux...

Que fera la Fed quand elle n'aura plus en portefeuille de Treasuries court terme à vendre pour acheter des obligations long terme?  Sans doute faudra-t-il alors imprimer à nouveau du papier pour renflouer le stock de Treasuries de la Fed ; donc accroître la masse monétaire et déprécier le dollar un peu plus.


Que se passera-t-il le jour où la Fed vendra ses milliers de milliards de titres long terme qu'elle aura acheté et accumulé dans son bilan pendant des mois et des mois ? Les taux long flamberont et la bulle obligataire pourrait bien faire de sérieux ravages, tant le marché sera alors déséquilibré...

Pour l’instant, retenons juste que la Fed est "sur le coup"...
... à 300% ; et aussi longtemps qu'il le faudra. Elle fera tout pour soutenir l'économie américaine et booster l'emploi. Surtout, la Fed n'hésitera pas à enfoncer le dollar autant qu'il le faudra pour arriver à ses fins. Si elle y arrive...

Print , baby, print... 

Telle semble être la devise de Shinzo Abe. Au menu du nouveau Premier ministre japonais : la dépréciation compétitive de son yen pour relancer les exportations de son pays exsangue. 

La BoJ annonçait dès sa prise de pouvoir une nouvelle hausse de son plan d'assouplissement de près de 10 trillions de yens soit près de 10% de hausse. Oui mais voilà, le Japon a un autre souci que la dette, la déflation ou le vieillissement de sa population : c'est la Chine ! Le boycott des produits japonais est appelé à s'intensifier et donc va encore pénaliser la relance économique du Japon.

Ajoutons à cela que le Japon reste le second créanciers des Etats-Unis... vraiment, 2013 va être un grand cru.


samedi 29 décembre 2012

Doing Business in Russia


Doing Business in Russia (1992-2012)

A special report from The Moscow Times

A brief look over our shoulder at the past 20 years can give a glimpse of only a few companies that have shaped Russia since its transition to a market economy.


Some industries are more visible than others. There are young Russian freelancers creating the graphical user interface for mobile phone manufacturers and Russian wine makers matching the quality of better-known producers. There is a lively fashion industry: designers who make their clothes in Russia; others who manufacture in China and export to the world; and retail boutiques that are rapidly becoming chains.

But the transition is not complete. Some manufacturers are wedded to old technology. The engineering workforce is aging, while many young graduates are chasing opportunities abroad. The business climate is still evolving and that, above all, will determine how many innovators will make their career in Russia and join the ranks of its entrepreneurs.

See bottom Top 10 Russian Internet Companies in 2012

The Russian Evolution

It might be tempting to say “everything old is new again” in Russia, given the return of Vladimir Putin to the presidency after a four-year hiatus, an interesting development in the country’s political evolution. I think Russia has also evolved a great deal as an investment destination in the past two decades and holds great potential, although there is still more work to be done to open the markets and instill investor confidence.



Russia is the largest country in the world in terms of land mass (17 million sq. km),1 covers nine time zones and boasts a rich and ancient history, abundant natural resources and a resilient and well-educated population. The literacy rate is near 100% and there are more than 1,000 institutions of secondary education attended by more than 8 million students.2 Russia has often been characterized by its harsh climate, and its economy has weathered equally harsh challenges throughout its history. I’ll save the history lessons for the books, but from an economic standpoint the past two decades have been characterized by periods of growth and crisis leading to progressive steps forward—then back.
While it’s easy to criticize political missteps, I believe there are reasons to be positive about Russia’s economy and finances. In the first quarter of 2012, Russia was the only BRIC nation (the emerging economies of Brazil, Russia, India and China) to experience acceleration in GDP growth from the prior quarter (to 4.9% from 4.8%)3. Russia also boasts enviably low amounts of leverage in its economy; its debt-to-GDP ratio was 8.7%3 in 2011 and domestic credit as a percentage of GDP was 45.9%.4  It also has coffers of $500 billion in foreign reserves and is a major global producer of many commodities, including energy and precious metals.
Russia’s economy could be moving into another evolutionary stage as it just became the 156th member of the World Trade Organization (WTO). There will likely be some short-term adjustments (for example, the removal of tariffs and subsidies could hit certain industries), but this may bring potential long-term support in expanding trade, foreign investment and economic growth. According to World Bank estimates, joining the WTO could boost Russia’s GDP through 2020 to 11% above what it would be without membership, and its people could benefit from increased wages and an improved standard of living as a result.


Oil’s Handcuffs on Russia’s Economy
Energy is, of course, extremely important to Russia, representing about three-quarters of its exports. Russia is the world’s largest producer of crude oil, churning out some 10 million barrels per day, representing about 12% of the world’s oil.5  It also holds the world’s largest natural gas reserves and second-largest coal reserves.  As such, energy companies account for a big part of the country’s market. Major export destinations include the European Union (taking in nearly half its oil exports), China and Turkey. While Putin has pledged to diversify Russia’s economy and draft budgets that are less reliant on oil tax revenues, Russia’s future is still largely dependent on oil prices. Volatility in the price of oil, therefore, also contributes to volatility in the Russian stock market.

Higher prices don’t necessarily help oil companies, and at the same time, low prices don’t necessarily hurt them. With higher oil prices, Russian oil companies often bear the burden of more taxes. Companies prefer steady or perhaps slightly rising prices, rather than drastic fluctuations that are more difficult to plan for and react to. We like to look for opportunities across the energy sector, including companies that engage in exploration, production, refining and marketing. 


Turmoil in Europe (and the prospect of slower growth elsewhere this year) contributed to oil price declines this spring and summer, but our team doesn’t anticipate a dramatic fall in oil prices. Many individual companies in Russia have been able to prosper regardless of the dips, because the cost of commodity production there is so low that each company can still continue to capture profits. We believe a worst-case oil price scenario could already be priced into the valuations of Russian oil companies. Of course, if there is a severe depression in Europe or the U.S., it would likely have a negative price impact, not just on oil but also on other commodities—but we don’t think that’s likely to happen in the near-term.
Longer term, we think the greater possibility is an uptick in commodity inflation, as central banks around the world have been engaging in easy monetary policies to stimulate growth and provide liquidity. This could be very supportive to the Russian market, as long as inflation doesn’t spiral out of control.
Russia’s Stock Market and Investment Climate
In the early 1990s, Russia’s stock market was primitive. Trading began around three o’clock in the afternoon, give or take, when a vehicle would pull up to the stock exchange building carrying loads of cash. Brokers would sit at long tables waiting for workers and ordinary citizens who had been given share vouchers—which could be exchanged for shares in newly privatized Russian companies—to sell them on the exchange. Around six o’clock in the evening, the vehicle would return to collect the vouchers the brokers had bought on the cheap.
As investors there, we faced an extremely unstable environment and were often told “trust us!” with little basis to go on. And, the vast majority of Russian stocks were so thinly traded we had to wait days, or even weeks, to execute a trade. How things have changed!  The newly merged Moscow Interbank Currency Exchange (MICEX) and Russian Trading System (RTS) Exchange offers trading in a full range of equities, options and commodity futures products—on an electronic platform, day and night. The MICEX-RTS reported yearly trading volume of more than US$10 trillion in 2011.


In the first half of this year Russia’s market suffered from negative investor sentiment. Much Western capital took flight, and local investors lost confidence, too. The problem is there is a lot of uncertainty about what a new Putin presidential term means for the country. Some believe the Putin government is discouraging private sector growth and the economy will move even more toward a state-controlled economy than it already is. On the other hand, there are those who say foreign investment is being encouraged through various government mechanisms. The jury is still out.
As value investors, this has meant we could pick up shares at bargain prices. In our view, Russia appears to be one of the most attractive markets in emerging Europe from a valuation standpoint, with an average market price-earnings (P/E) ratio of about 5 in the first half of the year.6  To attract more foreign capital and instill confidence, the MICEX-RTS announced planned reforms that would affect new listings, including English-language reporting of quarterly reports and efforts to move toward a more traditional security and cash settlement trade transaction process.
From an investment standpoint, we are looking for opportunities not only in the energy sector, but also in areas including consumer goods and services, and shipping. Rail-container shipping is an area which we believe should see growth aided by increasing consumer demand, a potential improvement in the global macro-economy, and development of the country’s Europe-Asia transit potential. Increased privatization efforts in this area and others in Russia should help further stimulate investment. Russia’s effort to build a planned high-tech center outside Moscow (Skolkovo, akin to the “Silicon Valley” in the U.S.) is also an interesting enterprise that bears watching.
No matter what the future holds, Russia—and its people—have proven resilient time and again. I look forward to the next stage of Russia’s economic evolution.



1. Source: U.S. State Department, March 2012.
2. Source: U.S. State Department, 2008 estimate.
3. Source: CIA World FactBook, 2011.
4. Source: The World Bank,“Domestic Credit to Private Sector – % of GDP,” 2011.
5. Source: U.S. Energy Information Administration.
6. Source: Bloomberg L.P.



New Wave of Russian Privatization 

The French-Russian Observatory new analytical note on "New wave of Russian privatization". Its author is Sergei Guriev, the rector of the New Economic School and a member of the French-Russian Observatory's Scientific Board. The presentation of the note took place in Paris on January 14, 2013 during a conference-debate organized by the French-Russian Observatory together with the MEDEF International (Mouvement des Entreprises de France, the largest union of employers in France) and the Institute of International and Strategic Relations (Institut de Relations Internationales et Stratégiques, IRIS). This event was devoted to the macroeconomic situation in Russia and the forecast for 2013.

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Top 10 Russian Internet Companies in 2012

Russia's online population has exceeded 60 million people, making it the largest Internet market in Europe. In 2012, the fastest-growing Internet companies in Russia come from online travel, cloud computing, social and advertising businesses.
Facing fierce competition from global brands, Russian Web companies were able to emerge as market leaders due to their focus on local user needs, the Western background of their management teams and the thorough technical education of their software engineers. Here are the top web companies in Russia in 2012.
Leading Russian online hotel reservations agency Oktogo.ru won the National Geographic Traveler Awards 2012 as the best Internet service. Backed by $15 million in venture capital from VTB Capital and Mangrove Capital Partners, Oktogo.ru offers the largest selection of hotels online in Russia. Oktogo.ru is headed by founder and CEO Marina Kolesnik.
Platform-as-a-service provider Jelastic has attracted web-hosting customers around the world with its Java-based offering. Funded by Alexander Galitsky's Almaz Capital and Serguei Beloussov's Runa Capital, Jelastic is a perfect example of how to build a global software business out of Russia, Ukraine and the U.S.A.
With venture capital funding of $25 million from Atomico and Phenomen, Onetwotrip grew to sell more than 10,000 airline tickets per day 1 1/2 years from launch. Headed by founder and CEO Peter Kutis, Onetwotrip attracts online users to its Web service by an easy-to-use Web interface and flexible affiliate program.
Funded by Prostor Capital and Runa Capital, Dnevnik.ru has signed up more than 40 percent of secondary schools in Russia to its online school service. Launched in 2009, Dnevnik is based out of one of Russia's leading tech hubs, St. Petersburg. Headed by CEO Gabriel Levi, the service enters markets outside of Russia.
Founded in 2012, Tinkoff Digital aims to challenge advertising market leaders with the Real-Time Bidding (RTB) and Big Data technologies. Launched by serial Russian entrepreneur Oleg Tinkoff and marketing executive Anna Znamenskaya, Tinkoff Digital is backed by Goldman Sachs.
Published by former journalists from the Russian edition of Forbes magazine, Hopesandfears.com is about entrepreneurs in Russia. Headed by editor-in-chief Nickolay Kononov, Hopes & Fears is a real storyteller for Russia's Internet generation looking to start their own businesses. The online journal was launched in 2012 by Look At Me, one of the top Web magazines in Russia.
Founded by Dmitry Grishin, CEO of Mail.ru Group, Grishin Robotics is focused on investing in technologies related to personal robotics. It also supports a robotics news and analytics aggregation service.
The mobile-only business accelerator and venture investor IMI.VC is headed by Igor Matsanyuk who previously sold his online gaming business to Mail.ru Group. The portfolio of IMI.VC includes mobile game publisher Game Insight, interactive book platform NARR8, photo-sharing app WeHeartPics and startup incubator Farminers.
Founded by Alexander Agapitov in Perm, Xsolla has moved to Los Angeles to operate its global in-game payment optimization service. Xsolla develops monetization tools for massive multiplayer, casual, social and mobile games.
Based in St. Petersburg, Topface offers online and mobile social dating based on your popularity ratings. First launched in April 2011, Topface reached more than 45 million registered users, most of whom comes from outside of Russia. Topface is headed by founder and CEO Dmitry Filatov.

Sources The Moscow Times. All rights reserved.