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dimanche 31 mars 2013

Les « 17 salopards » et l’Euro

Main basse sur les comptes chypriotes 
ou le nouveau casse du  siècle

Les événements ont été à Chypre présentés par le Mainstream médiatique sous l’angle de la lutte contre un paradis fiscal au système bancaire atrophie par l’argent russe et donc sale. Le Mainstream médiatique tente de faire oublier que les origines de la crise financière qui est en train de ruiner l’Europe ne viennent pas de l’Est du continent mais bel et bien des Etats-Unis. Quand a la crise Chypriote elle n’est pas du à un afflux de capitaux russes (et aussi orientaux) mais justement à la calamiteuse gestion de la crise Grecque par les autorités de la zone euro et le Fonds monétaire international.

Mieux : il est tout a fait possible d’imaginer que l’aide à la Grèce dont le second plan d’aide s’est monté à 130 milliards d’euros aurait pu et du prendre en compte les 4 milliards nécessaires pour Chypre, somme qui en comparant avec les sommes débloquées pour les autres pays européens en crise parait bien dérisoire.

Chypre a certes bien évité la faillite mais … Et maintenant? Est-ce que le sauvetage de Chypre signifie pour la Troïka que Chypre se doit d’avoir un « avenir à la grecque » soit un cocktail de chômage, pauvreté et austérité ? 

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Andreas Neocleous, Chypriote et directeur du plus gros cabinet de Chypre, affirme que maintenant que la place financière chypriote est détruite, l'hypocrisie dont feraient preuve les Européens serait sans égal puisque d’après lui: « les banques européennes envoient désormais leurs équipes pour démarcher les clients russes qui pourraient être tentés de quitter l'île ».

La troïka a-t-elle souhaitée aider Chypre ou avait-elle pour objectif unique de détruire un pays à la fiscalité attrayante au passage en lui piquant ses clients? On est en droit de se poser la question.



Quoi qu’il en soit ce Cocktail « racket fiscal + pillage de clientèle » est une première et de plus en plus de voix dissonantes se font entendre sur l’Ile ou ailleurs dans le monde laissant envisager que Chypre devrait et pourrait dans un avenir proche devenir le premier état a souverainement et démocratiquement quitter la zone Euro/UE. Une sortie dont on peut difficilement imaginer qu’elle n’est pas un effet domino sur de nombreux pays de la zone euro.


Chypre, qui aura été le cobaye martyrisé de la zone euro, pourrait donc bien devenir un exemple à suivre pour un grand nombre de pays qui ne peuvent plus supporter les contraintes financières et économiques de Bruxelles et pourrait envisager une sortie de la zone euro.

Une sortie de la zone euro qui pourrait avoir en réalité déjà commencé selon Evgueni Basmanov puisque selon lui les restrictions sur les déplacements de capitaux entrainent inévitablement qu’un euro sur un compte chypriote à désormais moins de valeur que dans un autre pays et que l’euro chypriote n’est donc plus vraiment de l’euro comme dans les autres pays de la zone. Pour lui les conséquences des mesures prises à Chypre pourraient très êtres lourdes pour la zone Euro et notamment au sein des PIGS (Portugal, Irlande, Grèce et Espagne) qui sont en pleine crise.

La zone euro telle que nous la connaissons aujourd’hui va-t-elle disparaître ou devoir se transformer radicalement pour survivre?




La guerre financière, entre énergie et orthodoxie
Chypre apparaît en réalité de plus en plus comme un maillon (un pion pour Thierry Meyssan) au cœur d’une tension géopolitique opposant de plus en plus directement et frontalement la Russie et l’Occident.
L’Eurogroupe a sans doute rempli ses objectifs réels. Tout d’abord celui de prendre une mesure test sur un pays de petite taille et qui a sans doute servi de laboratoire. Déjà l’Espagne et la Nouvelle Zélande se sont dites prêtes à faire passer une mesure similaire, pour combler le déficit de leurs systèmes bancaires. Nul doute que la liste va s’allonger. Les conséquences vont sans doute être très lourdes et pourraient insécuriser de nombreux titulaires de comptes dans la zone Euro. Bien que l’Eurogroupe répète en boucle que Chypre est un cas bien à part, nombreux sont les Européens tentés de déplacer leurs actifs financiers ailleurs, et sans doute outre-Atlantique, affaiblissant ainsi de plus en plus l’Europe et la zone euro. Les Chypriotes l’ont bien compris en brandissant dans la rue des pancartes «Nous ne serons pas vos cobayes» et alors que les rues de Nicosie sont pleines de messages adressés aux frères orthodoxes russes et que les manifestations de ces derniers jours voient fleurir les drapeaux russes.


Après la faillite de la Grèce, la Russie s’était engagée il y a près d’un an sur la voie du rachat du consortium gazier grec DEPA/DESFA par Gazprom. Ces négociations intervenaient quelques mois après la chute du régime libyen (et la perte financière importante liée pour Moscou) mais elles se sont visiblement arrêtées lorsqu’il y a un mois le département d’Etat américain a tout simplement mis en garde Athènes contre une coopération énergétique avec Moscou et déconseillé une cession de DEPA à Gazprom qui «permettrait à Moscou de renforcer sa domination sur le marché énergétique de la région». Empêcher une plus grande intégration économique Russie-UE est-il vraiment dans l’intérêt de l’Europe aujourd’hui alors que le président chinois vient de faire sa première visite internationale à Moscou avec à la clef une très forte intensification de la coopération politique, militaire mais aussi et surtout énergétique entre les deux pays ?
En sanctionnant ainsi directement les actifs russes dans les banques de Chypre, c’est la Russie qui est directement visée et touchée. Bien sur les Russes ont logiquement des visées et elles sont bien plus importantes que la simple exploitation du gaz offshore dont le consortium russe Novatek a été exclu de façon assez inexpliquée. D’après l’expert en relations internationales Nouriel Roubini, la Russie vise simplement l’installation d’une base navale sur l’île (ce que les lecteurs de RIA-Novosti savent depuis septembre dernier) et que 
les Russes pourraient tenter de monnayer en échange d’une aide financière à Nicosie.


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Chypre : La voix de la Russie


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A ce titre, les négociations russo-chypriotes n’ont pas échoué contrairement à ce que beaucoup d’analystes ont sans doute hâtivement conclu. Mais Chypre ne se trouve sans doute pas suffisamment dans la sphère d’influence russe au vu de la dimension de tels enjeux. Il faudrait pour cela qu’elle quitte l’UE et rejoigne la Communauté économique eurasiatique, comme l’a clairement indiqué Sergueï Glaziev, le conseiller du président Poutine.
Il faut rappeler que Sergueï Glaziev avait au début de cette année dénoncé la «guerre financière totale que mènent les pays occidentaux contre la Russie aujourd’hui». Une guerre financière qui semble confirmée par les dernières menaces de la BCE envers la Lettonie pour que celle-ci n’accueille pas d’éventuels capitaux russes qui pourraient vouloir sortir de Chypre.


Sur le plan extérieur, Chypre reste un maillon crucial pour la Russie dans le cadre de son retour au Moyen-Orient et en Méditerranée, mais aussi dans le cadre de ses relations avec l’Occident. Sur le plan intérieur, le pouvoir russe peut enfin montrer qu’il est décidé à maintenir ses objectifs de lutte contre l’offshorisation de l’économie russe, dont Vladimir Poutine avait fait un point essentiel, dans son discours de fin d’année 2012. C’est dans cette optique que le groupe public russe Rosneft vient d’indiquer qu’il allait rapatrier de plusieurs zones du monde réputées offshore les actifs hérités lors de l’acquisition de son concurrent anglais: TNK-BP, notamment de Chypre et des Caraïbes.
Au cœur du monde orthodoxe, la fin du rêve européen?
Mais pendant qu’Occident et Russie s’affrontent par territoires interposés au cœur de la Méditerranée (Grèce, Syrie, Chypre…) le peuple chypriote et les dizaines de milliers de travailleurs anglais et est-européens immigrés à Chypre vont payer la facture et sans doute traverser des années difficiles,.
Alors que la Bulgarie a récemment  interrompu ses négociations d’intégration à l’euro, la Grèce continue à s’enfoncer dans l’austérité. A Chypre aujourd’hui, selon les derniers sondages, 67% des habitants souhaitent désormais que leur pays quitte la zone euro, l’UE, et se rapproche de la Russie, une position soutenue activement par l’église orthodoxe chypriote.
Au cœur de la Méditerranée et du monde orthodoxe, le rêve européen semble toucher à sa fin.

Infographie : Conséquences possibles pour l'économie Russe














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